Docteur en géographie et maître de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé), spécialisée sur les questions d’organisation territoriale de la politique de santé mentale. J’y ai développé plusieurs projets de recherche relatifs à l’organisation du système de santé mentale, aux variabilités de prise en charge. Mes recherches actuelles portent plus spécifiquement sur le suivi de la loi de 2011 relative aux soins sans consentement en psychiatrie, l’étude de la mortalité des personnes suivies pour des troubles psychiques, et la coordination des acteurs autour de la prise en charge de ces troubles. Je coordonne également l’atlas de la santé mentale en France, un outil à destination des acteurs pour alimenter les diagnostics territoriaux partagés en santé mentale.
Quelles sont vos motivations pour participer au Congrès international de l’AdESM des 21, 22 et 23 novembre 2018 ?
C’est en partie dans le titre du congrès : contribuer au changement en psychiatrie et santé mentale. En participant au comité scientifique et à l’élaboration du programme avec les autres membres, cela a été l’occasion de construire un programme ouvert, diversifié et dynamique, alliant approche scientifique et expériences de terrain. La présence d’intervenants étrangers usagers ou
professionnels permet d’avoir un autre regard sur la situation française et de ne pas enfermer les débats dans des écoles de pensée, avec un héritage fort du passé qui peut être parfois bloquant pour penser les évolutions nécessaires de notre système. Une véritable place est également donnée aux personnes directement concernées par les troubles psychiques et c’est encore trop rare en France ! Réfléchir et co-construire ensemble, en s’appuyant sur les expériences étrangères, les moyens, les directions de cette transformation du système de santé mentale sont mes principales motivations pour participer à ce congrès.
Pourquoi recommanderiez‐vous de participer à ce congrès ?
Des congrès de ce type sont assez rares en France dans le champ de la santé mentale : l’intervention de personnes directement concernées, de chercheurs, décideurs, professionnels de santé de
différents horizons et pays permet de questionner ouvertement les pratiques et organisations actuelles du système français de santé mentale et de réfléchir ensemble aux évolutions nécessaires
pour améliorer les réponses que notre système apporte aux personnes vivant avec un trouble psychique.
Si vous intervenez lors de cette manifestation, pouvez‐vous présenter le contenu de votre intervention ?
Après un bref portrait de la prévalence des troubles mentaux, la présentation s’intéressera aux modalisations efficientes d’un système de santé mentale. Quelles sont les composantes clés d’un système de santé mentale performant ? Quelles sont les principales « bonnes pratiques » à intégrer ? Quels sont les facteurs facilitant et entravant l’organisation adéquate des soins en vue de répondre aux besoins des patients ? La présentation s’inspirera de l’expérience de réformes québécoises (et nord‐américaines) des services de santé mentale, visant la consolidation des soins