Extrait du communiqué de la HAS :
Les équipes de soin en psychiatrie sont fréquemment confrontées à des moments de violence dans l’évolution clinique de patients accueillis en hospitalisation. Ces moments de violence ont des impacts négatifs, sur les professionnels, sur le patient concerné mais aussi sur les autres patients de l’unité. Des stratégies de prévention efficaces existent. Elles contribuent à limiter le recours aux mesures de contention et d’isolement.
Pour répondre à ces enjeux, la HAS propose un guide des programmes et des outils pour aider les équipes de psychiatrie à renforcer leurs compétences dans la prévention et la prise en charge des moments de violence.
Plusieurs documents sont proposés pour soutenir la mise en place de démarches d’amélioration adaptées aux besoins des équipes :
- 1 guide méthodologique présentant les étapes de la prise en charge (prévention initiale, secondaire et tertiaire),
- 15 programmes d’amélioration des pratiques ;
- 14 outils pour l’amélioration des pratiques ;
- 1 rapport bibliographique.
Le périmètre du travail couvre la prévention et la prise en charge des moments de violence hétéroagressive des patients adultes hospitalisés en service de psychiatrie générale.
Ces travaux seront complétés par des recommandations de bonne pratique sur la limitation du recours aux mesures de contention et d’isolement en psychiatrie.
Lien pour accéder au document : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1722310/fr/mieux-prevenir-et-prendre-en-charge-les-moments-de-violence-dans-l-evolution-clinique-des-patients-adultes-lors-des-hospitalisations-en-services-de-psychiatrie
En page 35 du Guide, il est à noter les précisions suivantes relatives à l’isolement et à la contention :
» Une loi encadre désormais le recours à ces mesures.
Des recommandations émanant de nombreux rapports européens et français existent, elles convergent sur les points suivants :
– Indications de dernier recours réduites aux situations de mise en danger de la personne et/ou de tiers, après avoir exploré toutes les solutions alternatives ; les mesures doivent être adaptées, nécessaires et proportionnées à l’état mental du patient ;
– Décision du médecin après examen du patient ;
– Mesure limitée dans le temps ;
– Déclaration par écrit (motivation dans le dossier médical du patient et dans un registre spécifiquement établi à cet effet, consultable dans l’établissement) ;
– Mise en œuvre devant faire l’objet d’une surveillance stricte ;
– Suivi régulier sous contrôle médical, surveillance programmée, notamment surveillance de l’état somatique, mise en œuvre et retranscrite dans le dossier ;
– Soins de nursing autant que nécessaire (alimentation, hygiène, etc.) ;
– Information de la personne et, le cas échéant, de ses proches, appropriée, progressive et réitérée dans le temps prenant en compte les capacités de compréhension ;
– Vérification du respect de l’intimité et de la dignité ;
– Ecoute bienveillante avec des tentatives pluriquotidiennes de créer un dialogue avec le patient ;
– Maintien des repères spatio-temporels ;
– Réévaluation fréquente et régulière et nouvelle recherche d’alternatives en cas de renouvellement de la mesure ;
– Dès que l’état clinique le permet, mise en place d’une mesure moins contraignante ;
– Le plus rapidement possible et dès que l’état du patient le permet, suspension de la mesure ;
– Après la mesure d’isolement ou de contention, travail de réflexion en équipe et en lien avec le patient sur l’événement.
Des recommandations de bonne pratique sont en cours d’élaboration par la HAS. Elles permettront notamment un examen et un approfondissement de ces différents points «
Valériane DUJARDIN – LASCAUX
Juriste, EPSM Lille Métropole